L'ascension




•    Camp de base: 17,500'/5334m
•    C1: 19,500'/5943m - 3-7 heures, 2,6km/1.62 miles
•    C2: 21,000'/6400m - 2-3 heures, 2,8km/1.74 miles
•    C3:23,500'/7162m - 3-7 heures, 2,6km/1.64 miles
•    Bande Jaune - 1-3 heures
•    Eperon des Genevois - 1-2 heures
•    Col Sud: 26,300'/8016m - 1 heure ou moins
•    Le Balcon: 3 - 6 heures
•    Sommet Sud : 28500' - 8690m - 3 à 5 heures
•    Ressaut Hillary - 1 heure ou moins
•    Sommet: 29,035' / 8850m - 1 heure ou moins
•    Retour au Col Sud: 3 -7 heures
•    Retour au C2: 3 heures
•    Retour au Camp de base: 4 heures




L’Everest est la plus haute montagne de la planète. L’ascension en est suffisamment difficile pour avoir tué de nombreux grimpeurs dans des chutes horribles et des crevasses profondes.
Son altitude et les facteurs techniques de la montée ne doivent  pas être sous-estimés.
La zone de la mort au-dessus du camp 4 a pris de nombreuses vies de grimpeurs forts et compétents. Cela implique que l'Everest exige une formation intensive. Vous pourriez avoir de la chance et l’ascension bien se passer, même si vous ne vous êtes pas assez entrainé. Mais vous remarquerez certainement que l'Everest est à la hauteur de sa réputation effrayante si les conditions se retournent contre vous. D'ici là, cependant, il peut être tout simplement trop tard si vous ne vous êtes pas bien préparé. 
L’Everest est aussi une très belle montagne. Et de la même manière que nous continuons à partir dans l'espace, même si les missions tournent parfois au drame, des alpinistes essayeront toujours de gravir l'Everest pour ressentir sa majesté, admirer sa beauté et vivre l'aventure de notre plus proche frontière avec l'univers.


La cascade de glace  5500m - 6100m

Cet endroit est semblable à une énorme chambre d’horreur dans un parc d'attractions. Mais ici, la réalité est bien présente. Il existe d'innombrables évènements effrayants qui peuvent se produire ici.
Une crevasse peut s’ouvrir sous vos pas. Un sérac peut tomber sur vous. La zone entière peut s'effondrer. Ce n'est tout simplement pas un endroit pour un pique-nique et la plupart d'entre nous se concentre pour sortir de là aussi vite que possible.

Assurez-vous toujours d’être attaché aux cordes. Mais en cas d’avalanche, il faut aussi pouvoir se détacher rapidement. Si cela se produit, il faut essayer de se mettre à couvert derrière un mur ou un sommet. Comme dernier recours, on peut aussi se mettre à l’abri dans une crevasse. L'avalanche peut être petite, mais entrainer d'énormes blocs de glace sur vous. Surveillez attentivement les séracs reposant avec un angle bizarre. Ne mangez pas votre casse-croute en-dessous de l’un d’eux. Ils peuvent basculer en une seconde.

Vérifiez les cordes et les vis avant de passer sur une échelle. Traversez les échelles lentement et avec précaution. Essayez d'adapter votre crampon entre deux barreaux. Parfois, une avalanche dans les environs ou un fort vent met l'échelle en mouvement. Il suffit de rester calme et de rester concentré sur chaque étape et tout ira bien. Les cordes sont molles, donc s'appuyer dessus les étire et offre un meilleur équilibre. Encore plus utile sera d’obtenir l’aide de votre copain pour tendre les cordes pendant que vous traversez l'échelle.

Parfois, vous rencontrerez un grand mur de glace. Ces murs sont habituellement équipés, utilisez vos jumars. Montez le long des cordes en frappant vos crampons dans la glace et en se penchant sur vos jambes. Ne pas accrocher la corde, c’est épuisant et dangereux.

Montez la cascade de glace tôt le matin. Les grimpeurs démarrent habituellement vers 4-5h. Ne quittez pas le camp de Base après 6 heures du matin. La cascade de glace dégèle en journée et les avalanches deviennent plus fréquentes. De plus, vous pouvez avoir très chaud.


La Camp 1, vallée du silence  6100m - 6400m

Il s'agit là d'une vaste étendue plate de neige sans fin, avec de profondes crevasses et des parois sur les côtés souvent lavées par les avalanches. A cet endroit, nous installons notre camp 1. Le soir, nous écoutons la profondeur des sons de  craquement et de bourdonnement sous nos tentes. Ce sont des crevasses qui s'ouvrent et se ferment en profondeur dans le glacier en-dessous. Vous gardez les doigts croisés que cela n'arrivera pas juste sous votre tente. Des maux de tête battent dans votre tête et vous torturent. Mais c'est ici que, pour la première fois, nous pouvons avoir la première vue sur l'Everest.

Veillez à installer le camp loin de minuscules fissures, celles-ci pouvant éventuellement cacher de grandes crevasses béantes.

Montez cette partie attaché aux cordes fixes, car des crevasses peuvent se cacher partout sous la neige. Vous pouvez ôter vos crampons sur cette partie. Parfois, le temps peut transformer cette partie généralement facile à difficile, en raison de la neige profonde et d’un voile blanc. Toujours partir dans un bon timing. Restez à l'écart des murs, ils avalanchent fréquemment. Plus tard dans la saison (fin mai), cet immense espace de neige peut devenir pourri et très dangereux.

 

Camp 2    6400m

Après, une lente marche sans fin à travers la vallée silencieuse, vous atteignez enfin une partie rocheuse, au pied de la paroi glacée du Lhotse. Ceci marque le camp 2. Cet endroit est absolument magnifique. Des nuages surviennent des basse vallées himalayennes montent la vallée et rentrent dans le campement. Pendant l'acclimatation, nous passons du temps à la recherche de vieux matériel d'escalade; laissé ici durant toute l'histoire de l'escalade de l'Everest. C'est aussi la dernière chance d'obtenir un bon repas préparé. Nous mangeons tout ce que nous avons porté  parce que bientôt,  nous serons seulement dans la survie.

Ne pas camper trop près de la face de l’Everest, car il y a des avalanches de temps en temps. Bien que tenté de ne rien faire, vous pouvez vous forcer à faire quelques promenades devant la face du Lhotse. Cela permettra d'accélérer l'acclimatation et de revivre les problèmes d'altitude. Les promenades vous forcent à respirer plus profondément et plus rapidement, saturant ainsi votre corps avec plus d'oxygène.

 

Camp 3, le Mur du Lhotse  6800m - 8000m

Imaginez-vous glisser sur une drôle de pente de glace par un jour d'hiver ensoleillé. Seulement, celle-ci fait 1200 mètres de haut. Ce n'est pas vraiment un endroit pour jouer. Le moment dangereux est quand on s'accroche à la corde avec quelques doutes sur sa solidité et qu’on doit passer les mousquetons d’une corde à l’autre. Vous pouvez vous sentir pas trop clair dans votre tête, surtout dans le sens de la descente, mais il est crucial de rester concentrer. Une glissade et vous voilà parti dans la pente.

Ici, le camp ressemble à vrai un nid d'aigle, placé sur la droite de la paroi. Aller aux toilettes la nuit est une tâche fastidieuse car il faut s'habiller et s’encorder. En outre, trouver une place pour les toilettes sur cette plate-forme étroite est assez délicat. Mais la vue est grandiose et vous êtes bien maintenant sur le chemin du sommet.

La montée dans ce mur est une marche qui vous réchauffe. Vous aurez à marcher dans les cordes et la pente de glace se redresse immédiatement. Après une heure ou deux, vous atteindrez  la "bosse de glace", un endroit bombé entièrement en glace. Après cela, c’est une belle montée raide sans histoires jusqu’au Camp3. Parfois, vous entendrez un bruit strident et verrez des rochers dévaler le long du mur. Des blocs de glace tombent parfois derrière les grimpeurs. Surveillez votre tête, appuyez-vous sur vos jambes (pas sur la corde) et reposez-vous seulement de manière occasionnelle.

La montée sera soit facile, soit difficile, selon les conditions météorologiques. Une saison sèche et froide signifie de la glace bleue et pure. Maintenez vos crampons aiguisés. La neige profonde rend la montée plus facile, mais augmente le risque d'avalanche.

Après le C3, vous traverserez le mur vers la Bande Jaune et la Tortue Noire. Ce sont des sections du mur en roches, sécurisées par un enchevêtrement de vieilles et de nouvelles cordes. Vérifiez bien les cordes et faites attention aux chutes de pierres provoquées par les grimpeurs au-dessus de vous. Un autre traversée vous amènera au pied du dernier mur pour atteindre le C4. Cette partie est raide mais pas très haute et bientôt vous pointerez votre nez au-dessus du bord supérieur, entrant ainsi dans le pays des esprits - la Deathzone ou zone de la mort.

 

Camp 4, la zone de la mort

Le Camp 4 se trouve sur un plateau qui ressemble à un paysage lunaire. Vous êtes à la limite de l'atmosphère et le ciel possède une étrange couleur bleu foncé. C’est certainement l’endroit le plus proche de l'espace que l’on peut atteindre sur la terre.

Avec une seule une petite montée au-dessus du camp, vous pourrez regarder vers le bas le plateau tibétain avec ses vastes plaines brunes , les glaciers blancs et les autres géants - Kanchenjunga , Lhotse , Makalu. Tout semble magique et irréel.

Pourtant, c'est aussi l'endroit où l’on quitte définitivement les médias, la gloire et les amusements du Camp de Base. Reste seulement la peur sur le visage de chacun. Les gens ne parlent pas beaucoup. Repos dans la tente, avec déjà une sensation de faiblesse, vous essayez de dormir alors que la nuit tombe à l'extérieur. Dans quelques heures, vous commencerez à mettre votre équipement pour la dernière partie de l'aventure: l’assaut final.

Le mur vers le sommet est raide et sombre, vous êtes dans la zone de la mort et vous ne pouvez pas vous empêcher de penser que dans les prochaines 48 heures, il y a un risque réel que vous ne puissiez survivre.

Examinez votre équipement à la lumière du jour. Organisez bien tout. Buvez au moins 3 litres de liquide ou plus si vous le pouvez. Apportez encore 2 litres de liquide chaud pour la montée. Préparez votre piolet. Vous vous sentirez en forme tant que qu’il fera jour, mais perdrez vite le moral dès que la nuit tombe. Le froid, l'obscurité effrayante sont tout sauf accueillants. Le vent bruisse dans la toile de tente. Vous ne serez probablement pas capable de vous endormir en un clin d'oeil. Prenez le bien. Dès que vous commencerez la montée, vous vous sentirez beaucoup mieux. La peur est toujours pire que la réalité.

 

Le sommet, 8850m

Enfin, l'heure est venue. Vers 23 heures, on termine de s’équiper et on sort dans la nuit noire. Là, au loin, on peut voir un ver de lumière se déplaçant lentement dans un mur sombre. Ce sont des grimpeurs avec des frontales clignotantes dans l'obscurité. C’est le silence complet. Personne ne parle. Si vous le faites, vous chuchotez. C’est absolument terrifiant et vous grimpez et grimpez, attendant le premier rayon de l'aube. Il fait désespérément froid. C'est raide et à certains endroits très verglacé. Le piolet et les crampons coupent la surface de la glace en profondeur. Vous devez faire pipi ? Oubliez ! Quelqu'un fait demi-tour. "Peux pas continuer, bonne chance !".

Une lune froide et blanche brille depuis le bas, mais vous avez peine à jeter un bref coup d’œil dessus ou bien à regarder le scintillement lumineux de l'Univers au-dessus de vous. L'adrénaline garde votre corps en mouvement. Et puis, soudain, après des heures et des heures de désespoir, vous remarquez un mince faisceau bleu de lumière à l'horizon. Le lever de soleil! Si vous êtes chanceux, maintenant est venu le temps du légendaire fantôme de la montagne. La montagne se projette sur la brume du matin. Des tours d’ombre en face de vous comme un mirage géant. En-dessous se trouve le monde dans toute sa splendeur, brillant dans le soleil levant. Vous ressentez la chaleur et l’espoir revient.

Vous vous donnez des coups de pied pour combattre les gelures qui arrivent. Vous êtes au lieudit Le Balcon, et prenez un court repos, en profitant pour changer la bouteille d'oxygène. Une arête vous  attend, et juste au-dessus de vous, pas loin du tout, se situe le Sommet Sud. Vous commencez à profiter de la vue, et entrevoyez la possibilité d’un succès. Enfin, vous atteignez le petit plateau du Sommet Sud, et là, juste au détour de la voie, on aperçoit le sommet de l'Everest lui-même!

Vous l’avez regardé tant de fois à distance, et tout à coup, il est si étrangement proche. Juste là, à seulement 95 mètres de distance. Vous pouvez presque lui toucher la queue blanche de neige.

Lorsque vous atteignez le sommet Sud, vous êtes juste à quelques heures de votre rêve.

Mais il y a un obstacle de plus sur votre chemin. L’Arête du Couteau. Vous retiendrez votre souffle en la voyant. C’est raide et semble vraiment méchant. L’arête surplombe presque librement le Népal et le Tibet, c’est pointu et très raide. Le ressaut Hillary est quelque part au milieu, une escalade rocheuse dans le ciel.

Depuis le Sommet Sud, vous montez sur l’arête par un petit demi- tunnel ouvert. Vous montez avec vos crampons sur un angle tordu et pointu dirigé vers le côté de la crête. Parfois, la neige cède et vous faites un pas hasardeux vers le bas. Ce n'est pas un endroit pour grimper sans cordes fixes. S’y attacher avec précaution, se concentrer sur chaque étape et continuer d'avancer.

S’il y a beaucoup de neige, la crête peut presque paraitre large et assez agréable.

Le ressaut Hillary est, à notre avis, pas trop mal. Bien que très exposé à certains endroits, la montée est rapide et on se sent en sécurité, en fonction des conditions. Le danger est de se coincer dans les cordes. Apportez un bon couteau. Vérifiez la tension des cordes.

Après le ressaut, vous apercevrez, d'étranges vagues blanches de neige gelée soulignant le sommet. Continuer à monter. Cette section est généralement dés encordée, et pas trop raide. Pourtant, il faut être prudent et utiliser votre piolet. Vous pourriez vous attendre à voir le sommet avec impatience maintenant, mais tout ce que vous voyez est une crête blanche à l'horizon. Vous ne saurez pas d’où vous êtes parti et vous sentirez frustré et fatigué.

Ensuite, vous atteindrez une autre crête blanche, mais cette fois, elle ne continuera pas. Derrière, il y aura plutôt une pente descendante. Vous jetez un oeil vers le bas dans la face Nord de l'Everest. Ami, vous avez atteint le sommet !

 

La descente

Après le ressaut, vous apercevrez, d'étranges vagues blanches de neige gelée soulignant le sommet. Continuez à monter. Cette section est généralement dés encordée, et pas trop raide. Pourtant, il faut être prudent et utiliser votre piolet. Vous pourriez vous attendre à voir le sommet avec impatience maintenant, mais tout ce que vous voyez est une crête blanche à l'horizon. Vous ne saurez pas d’où vous êtes parti et vous sentirez frustré et fatigué.

Ensuite, vous atteindrez une autre crête blanche, mais cette fois, elle ne continuera pas. Derrière, il y aura plutôt une pente descendante. Vous jetez un oeil vers le bas dans la face Nord de l'Everest. Ami, vous avez atteint le sommet !

La plupart des accidents se produisent à la descente. Soyez sûr d'avoir assez d'oxygène pour revenir. Ne pas relâcher son attention. La voie est délicate tout la descente jusqu’au lieudit du Balcon - la dernière crête avant le mur qui descend au Camp 4 et au Col Sud.  Même le Mur après le Balcon est dangereux si on n’est pas encordé. Vous rencontrerez un couple de corps d'alpinistes décédés ici. En 1998, la dernière partie de la paroi vers le C4 n'était pas été équipée en cordes fixes causant la chute de 8 personnes. Si le temps se gâte, les cordes fixes peuvent se faire enneigées et  vous ne serez pas en mesure de les voir. Mémorisez les choses à la montée pour pouvoir faire face à cette situation. Apportez une boussole.

Un renflement de glace bleue marquera le dernier obstacle avant le retour au camp. Il y a là quelques crevasses, généralement reconnaissables à des traînées de neige blanche. Evitez-les.

Enfin, vous arriverez sur le plat, et rocailleux Col Sud.  Vous franchirez les dernières étapes, épuisé jusqu’à votre tente, et vous jetterez dedans. Et là, après presque 30 heures d’une pénible ascension, de terreur et de doutes, vous tomberez dans le sommeil le plus profond et le plus heureux de votre vie.

Le matin à votre réveil, les rayons du soleil vous réchauffent doucement, alors que vous revenez lentement à cette réalisation magnifique; que vous avez réellement, vraiment, vraiment réussie.

Vous êtes un Summiteer de Everest!




1 commentaire:

  1. Super, on comprend mieux la progression et les conditions d'approche.
    Rien de comparable avec nos montagnes et cela nous apprend à rester humble devant la Nature.

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